Gerard Viale Auteur

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C'est un sujet qui agite les français en ce moment, au risque, encore une fois, de les diviser.

Sur les parents, je n'ai pas d'hésitation à les laisser se faire juger là où ils ont commis leurs méfaits. C'est la règle de droit et je ne vois aucune raison pour y déroger.

Pour les enfants, c'est autre chose. Il est difficile de séparer les enfants de leurs parents. C'est vrai. Mais ces pauvres gosses sont mal-nés. Leurs parents sont indignes et incapables de donner une éducation susceptible de leur procurer une place dans une société où ils sont nés et dont ils ont été détournés.

La Nation a ses pupilles. La République doit s'honorer en prenant en charge l'éducation de ces pupilles d'un nouveau genre.

 

 

La lettre politique de Laurent Joffrin

 

 

Les terroristes et leurs enfants

 

Rapatrier les jihadistes faits prisonniers en Irak ou en Syrie ? Rapatrier leurs enfants ? Sur ces points, l’opinion française est quasi unanime : c’est non. Avec quelques nuances selon les appartenances politiques, mais «non» tout de même.

En fait, les deux cas, celui des parents et celui des enfants, sont très différents. Selon un principe juridique de souveraineté mondialement admis, ceux qui commettent des crimes ou des délits dans un pays donné doivent être jugés sur place. Hormis les jihadistes, quelque 2 000 Français sont actuellement accusés ou convaincus de crimes ou de délits à l’étranger (pour des faits de vol, d’assassinat, de trafic de drogue, etc.) Leur sort dépend des tribunaux locaux et non des autorités françaises. Pourquoi les jihadistes français capturés à l’étranger, en vertu d’un étrange privilège, devraient-ils échapper à la règle ? Pourquoi, après avoir usé de moyens cruels hautement revendiqués, après avoir commis, ou concouru à des crimes inhumains, devraient-ils se soustraire à la justice des pays où ces crimes ont été commis, un peu comme les enfants qui disent «pouce» quand le jeu auquel ils participent tourne en leur défaveur ? Car il ne s’agit pas d’un jeu, mais d’une guerre impitoyable déclenchée par les fanatiques de l’islamisme armé, qui doivent maintenant assumer les conséquences de leurs actes.

Au passage, il faut se réjouir, en France, de les voir, par l’intermédiaire de leurs avocats, réclamer d’être jugés dans leur pays natal. Ainsi ces soldats du califat, après avoir adhéré à une idéologie qui présente la France comme un Etat tyrannique, dominé par les «mécréants, les croisés et les juifs», exiger de comparaître, non devant des tribunaux musulmans, ou d’Etats musulmans (qu’ils devraient préférer en vertu de leurs convictions), mais devant la justice de la nation qu’ils ont répudiée et contre laquelle ils ont pris les armes.

Quel plus bel hommage à l’universalisme des droits humains, qu’on présente parfois comme un instrument de domination de l’Occident, que de voir ses pires ennemis en appeler à la protection des mêmes principes, soi-disant «occidentaux», alors qu’ils sont de tous les pays et de toutes les latitudes. Il semblerait donc que les principes d’égalité des droits, de libertés publiques, de procès équitable, d’habeas corpus, servent de référence à beaucoup de gens hors des pays occidentaux, y compris à ceux qui en rejettent violemment le système et la philosophie. Dès qu’ils sont menacés dans leur liberté ou dans leur vie, les ennemis de l’Occident cherchent refuge… en Occident. Ainsi la victoire militaire contre Daech se double d’une victoire idéologique. On ne le souligne pas assez.

Il en va tout autrement des «enfants de jihadistes». Malgré d’intenses recherches sur l’ADN, personne n’a été capable de mettre en évidence l’existence d’un gène du terrorisme. Les enfants de jihadistes, autrement dit, ne sont pas des jihadistes eux-mêmes. Ils n’ont rien fait, rien voulu, rien commis. Leur seul sort est d’être nés au mauvais endroit, dans la mauvaise famille. Or ce n’est pas un crime de naître. Des «bombes à retardement», comme on l’a dit ? Pure spéculation, préjugé appliqué à des innocents, dont rien ne dit qu’ils deviendront coupables comme leurs parents. Ainsi la société française serait incapable d’élever, ou de faire élever, ces enfants dans la conception commune ? Voilà une idée bien faible et résignée des valeurs qui gouvernent les sociétés européennes. Il faut faire fond sur l’humain et tenir le pari du libre arbitre, qui laisse à l’enfant qui grandit la liberté de choisir son destin, hors des déterminations familiales. Il faut donc s’efforcer d’accueillir, de former, d’émanciper ces enfants, par nature étrangers aux folies qui ont égaré et perdu leurs parents.

LAURENT JOFFRIN

 

 



03/03/2019
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