Gerard Viale Auteur

Il n'y a plus de survivant de la Grande Guerre 14-18. Le dernier s'est éteint il y a quelques années.

Nul doute, car c'est le sort inéluctable que la vie nous réserve, que les survivants de la Shoah décéderont faisant que plus personne ne pourra témoigner de cette horreur avec la force incomparable de la narration du témoin direct de ces évènements.

Ceci se fera aux dépens de la mémoire collective qui doit toujours être animée chez un Peuple, ne serait-ce que pour le contraindre à la réflexion et, donc concourir à la définition des règles de vie, de morale, de justice et nourrir sa culture.

Il ne restera que les commémorations et les enseignements dispensés dans nos écoles. Néanmoins, d'une part, les programmes scolaires ne sont pas très riches pour ce qui concerne les deux guerres mondiales et, d'autre part, ces deux voies d'information seront à la merci du bon vouloir de nos gouvernants.

Déjà, lorsque nous interrongeons les jeunes, la Shoah n'éveille rien en eux. C'est inquiétant, alors qu'ils sont sensés être informés par l'école, le collège ou le lycée.

Lorsque nous étions plus jeunes, bien plus jeune, à partir des années 60, systématiquement, la télévision nous programmait "Les croix de bois", puis "Nuits et brouillard". Ainsi, les deux conflits mondiaux nous étaient présentés, avec les peines, les malheurs, les misères qu'ils ont propagés en même temps que leurs horreurs.

Le cinéma et les livres peuvent être sources d'informations pour les jeunes générations, avec les imperfections et les inexactitudes que les oeuvres peuvent comporter. Néanmoins, les années s'écoulant, il est fort probable que les productions cinématographiques et littéraires se feront rares à traiter ces deux conflits mondiaux meurtriers, et surtout, ne seront pas en capacité de restituer les éléments qui ont conduit à ces folies et d'en tirer des réflexions pour l'avenir.

Le temps érode la mémoire, surtout quand elle n'est pas sollictée.

La période que nous vivons actuellement est caractérisée par l'impressionnante montée d'une violence extrême, d'une radicalité tous azimuts, de la haine allant jusqu'à la menace de mort, de l'intolérance. Tout cela semble nourri par une absence de réflexion qui semble comme imposée aux activistes agissants de ces évolutions néfastes de notre société. 

Ne plus faire réfléchir nos jeunes et moins jeunes sur notre Histoire, nous permettant ainsi de mieux comprendre notre présent et d'en tirer des conclusions pour construire notre avenir, me semble particulièrement dangereux, voire irresponsable.

Pour compléter cet avis, ci-joint lien menant à réflexion menée par la Fondation Jean Jaurès:

https://jean-jaures.org/nos-productions/shoah-vers-la-fin-de-l-ere-du-temoin

Bonne lecture.

Gérard Viale.