Le temps des passions tristes - François Dubet
François Dubet : « L’expérience des inégalités se diversifie et s’individualise »
À lire : Le Temps des passions tristes. Inégalités et populisme, François Dubet, éd. du Seuil (col. La République des idées), 112 p., 11,80 €
« La classe ouvrière n’a jamais eu l’unité qu’on lui prête », rappelle le sociologue et directeur d'études à l'EHESS François Dubet dans son nouvel ouvrage, Le Temps des passions tristes, publié aux éditions du Seuil. En revanche, elle parvenait auparavant à catalyser la frustration et le sentiment d'injustice à travers un récit social capable de créer du sens. En présentant les inégalités comme des problèmes individuels ou des défauts de caractère, chacun doit se résoudre à chercher une justice pour soi, dans un monde injuste. Quand cela est impossible, le ressentiment et la haine prennent le pas. Entretien.
Entretien avec François Dubet:
Comment sommes-nous arrivés à « l’épuisement du régime de classe » ?
François Dubet : Au cours de l’histoire, les inégalités n’ont pas été seulement plus ou moins grandes, elles ont aussi pris des formes différentes. Longtemps, les sociétés ont été structurées par un régime d’inégalités de castes distinguant des groupes inégaux, mais aussi des individus tenus pour fondamentalement inégaux en termes de droits et de « nature ». Au lendemain des révolutions démocratiques, et avec la formation des sociétés industrielles, se sont constitués des régimes de classes sociales définissant des ensembles plus ou moins homogènes à partir de leur position dans le système capitaliste de production. Ces classes étaient constituées par des conditions communes et des conflits de classes....
Source: Le nouveau magazine littéraire
A découvrir aussi
- LE CAS BEGAUDEAU
- La lettre quotidienne de Laurent Joffrin
- Le temps des passions tristes de François Dubet
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 7 autres membres